dimanche 25 février 2018

Souvenirs


Je me souviens du cliquetis,
De la machine à tricoter,
De ces pullovers qui habillaient nos hivers.
Je me souviens du parfum des confitures,
Qui mitonnaient dans le chaudron,
Et nappaient de larges tartines de pain beurré.

Je me souviens d'une infatigable ouvrière,
Effacée dans cet univers savant,
Toi qui avait renoncé à toute carrière,
Pour te rendre irremplaçable dans ce foyer,
Donnant avec amour,
Le peu que tu possédais.


Ma Milie,
Ma corne d’abondance,
Mon îlot de tendresse,
Toi qui avais consolé mes chagrins d’enfant,
Comme je te retrouvais fragile,
Frêle brindille au creux de mes bras,
Pleurant ta souffrance à vivre.
Ce mal infâme qui rongeait ton corps.
T'emmena bien trop vite,
Jusqu'à ce dernier souffle,
Qui te laissai au petit matin,
Enfin apaisée,
Au milieu des fleurs.

 
Les années passent,
Et la douleur reste intacte,
Chevillée au corps.
Il me reste si peu de toi,
Qu’il m’arrive de douter,
Du timbre de ta voix,
Du parfum de ta peau,
Et de tant d’autres choses,
Qui font les souvenirs d’enfance.

Alors aujourd’hui,
Je m’accroche à ce bouquet anniversaire,
Ses roses blanches qui si souvent,
M'ont ému aux larmes,
Et je veux lutter avec mes mots,
Contre la pire des injustices.
…L’oubli.

dimanche 11 février 2018

Recto Verso



Sur ta peau pâle,
A la lueur vacillante des bougies,
Audace de l’engagement
Des lettres gravées à l’encre,
Quelques signes entendus,
Pour reconnaître  un territoire,
Frisson de cette plume,
Qui trace ses mots.

 Au recto,
Là où commence l’intime,
Et frémis le plaisir,
Au-dessus de ton prénom,
Et du paraphe de ton maître,
Brulant comme un cachet à la cire,
Appartenance et allégeance,
 « Je suis vôtre »
Au verso
A la lisière de l’obscène,
Comme un pont entre deux monts,
Reconnaissance  de ta concupiscence,
Appel au  chef de horde,
Femelle pour son loup,
Invitation à la saillie animale,
 « Baisez votre chienne mon maître »

Recto verso,
Pris dans le mouvement,
Laisser danser les mots imprimés,
A l’encre de son inspiration,
Faire de ta peau calligraphiée,
Un livre ouvert à l’indécence,
Les pages de son pouvoir,
Le témoin d’une histoire,
Être…
…Sienne !

mardi 6 février 2018

Maître



Non ce n’est pas le privilège,
De bander à la voir ainsi exposée,
Ou de jouir de son corps sans égard,
Pour éructer ton plaisir,
Qui font de toi un maître.

Ce n’est pas non plus parce que tu fais d'elle,
Un pantin prête à exécuter tes ordres,
Jusqu'aux actes les plus dégradants,
Pour lui faire sentir le poids de ton pouvoir,
Que tu seras le plénipotentiaire  de ce royaume.

Bien-sûr tu sais l’immobiliser,
Entravée  dans tes cordes,
Dans ces positions inconfortables ou obscènes,
Pour laisser libre cours à ton imagination,
Mais tu ne peux prétendre  être son créateur.

Ce n’est pas non plus,
Parce que tu manies la baguette avec art,
Lacère son corps des plus beaux stigmates,
Pour y laisser l’empreinte de ton feu,
Que tu peux croire être son dieu.

Tu ne seras maître de ce royaume,
Que si elle l'accepte et le désir.

Alors si tu combles cette attente,
D’être ce génie unique,
Qui sait révéler en elle,
La chienne dévouée,
Qu’elle veut être pour toi,
Soit fier d'elle.
Tu es ...

… Son œuvre !