dimanche 29 octobre 2017

Les neuf portes


Avance!
Artiste Leonor Fini

Devant la première porte,
Tu as laissé ton amour propre,
Pour obéir à sa consigne,
En tête à tête avec le mur,
A distiller ton regard noir,
Ouverte à sa caresse.
Patiente.

Sur la poignée de la deuxième porte,
Tu as perdu une à une, alouette,
Les plumes qui te paraient,
Pour te laisser en tenue d’Eve,
Devant le miroir de tes griefs,
Sous son regard inquisiteur.
Dénudée.
De la troisième porte,
Il a décroché ses cordes,
Chanvre brut pour tisser avec patience,
Ce harnais de chienne
Aux senteurs entêtantes,
Qui te colle encore aujourd'hui à la peau
Habillée.

A quatre pattes, tu as franchi,
Le seuil de la  quatrième porte,
Accompagnant son pas,
La  démarche  chaloupée,
Au bout d'une laisse improvisée,
Attachée à ton cou,
Qui t'a mené, petite chienne,
Jusqu’à ton pied d’estale,
Devant son trône.
Exposée.
Artiste Leonor Fini
Il ne t'aura fallu qu’un mètre d’audace,
Pour traverser cette cinquième porte,
Et te retrouver entravée sur ces cuisses.
Les fesses offertes au supplice,
L’empreinte rougie de sa main implacable,
Dont les claquements cadencés,
Faisaient écho à tes cris de protestation.
Sanctionnée.

Une chaîne d’acier rivée à tes seins    ,    
Te tira pour franchir le pas de la sixième porte,
La bouche pleine d’un mord boule,
Pour répondre à ton désir de mordre.
Echo à la morsure entêtante,
De ces mâchoires d’acier,
Accrochées à tes tétons,
Qui irradiaient  tout ton corps,
Entre douleur lancinante,
Et  plaisir d’indécence,
Souffrance
C’est le con farci d’un vilain garçon,
Que tu as franchi la septième porte,
Lent va et vient siliconé,
Manœuvré d’une main habile,
Qui te pousse à chanter,
Des soupirs de chienne outragée,
Distillés à son oreille attentive.
Et pourtant délicieusement,
Concupiscente.

C’est le cul étoilé,
Que tu as franchi cette huitième porte
Fermée depuis si longtemps,
Il a ouvert ta rose,
Doucement et patiemment doigtée,
Généreusement labourée par ses soins
Avant de l’orner avec cette fleur de métal,
Lourde et froide dans ta bouche,
Douce présence qui dance,
Maintenant dans ton fondement,
Possédée.
Devant la neuvième porte,
C’est au diable que tu as tendu un martinet,
Andromaque le con écartelé,
Jutant son plaisir sur ce sexe turgescent,
Que tu baisais comme une chienne,
Tout en appelant à la morsure du cuir,
Sur ta peau brûlante de désir,
Plaisir de l’obscène,
Qui t’emporta loin de tes rivages,
Pour chavirer dans une jouissance inconnue.
Artiste Leonor Fini
Devant ces barrières levées,
Reconnaître le pouvoir,
Emprise tyrannique et délicieuse,
De celui qui te guide sereine,
Sur des chemins toujours plus inconnus,
Où de nombreuses portes,
Attendent encore d'être ouvertes.
A ces pieds toujours plus fière,
D’avoir osé être sienne.
Alors avec lui, avancer ...

…Encore!




















samedi 21 octobre 2017

Engagement




Lutter contre soi,
Et pourtant espérer,
Sans crainte, laisser l’ombre t’envelopper,
Humblement, se laisser envahir,
Renoncer à son égo,
La voix douce qui guide,
La main ferme qui s’impose,
Sur ta nuque offerte,
Confiance.
Sur tes poignets,
Les cordes qui se lacent,
Perspective d’une entrave.
Sourire à cette onde,
Qui te parcours le long du corps.
Interrogation,
Audacieuse ou téméraire,
Attente dans le silence
Chercher le regard,
Imaginer la suite,
Alouette,
Patient effeuillage,
Craindre le regard,
Espérer la clémence,
Effacer cette ombre,
Ouvrir la porte demeurée close,
Libérée de ses propres griefs,
Laisser vivre les espoirs,
De s’abandonner enfin,
S’ouvrir à l’autre,
Lâcher prise.
A l’autorité se soumettre,
Espérer la caresse,
Relever les défis,
Tendre tes fesses,
De ces jeux sucrés-salés,
Où plaisir et douleur se mêlent,
Où mutinerie rime avec audace,
De ces lanières qui cinglent,
Donner le jus de ton indécence complice.

Envie de vivre,
Toute la palette des sensations,
Tous les rôles,
De l’amante attentive,
A la chienne de plaisir,
De la femme épanouie,
A la vilaine qu’on punie,
Faire de lui enfin  ton maître !
Sur ce territoire,
Sur ta peau,
Dans ton âme,
Il est le suzerain,
Et de son bras de séculier,
Il a droit de vie et de mort.
Pour lui tes cris,  tes soupirs,
De lui ces jouissances qui emportent,
Tel  un fétu de paille,
Âme à la dérive,
Corps à l’abandon qui cherche à ses pieds,
Un havre de paix.
Ô mon maître,
Emportez-moi.
Libérez-moi de mes chaines morales,
Asservissez mon corps ,
Faite de moi ce calice pour étancher votre soif,
Et laissez-moi prendre soin de vous,
Soumise à vos désirs, à vos commandements,
Je ne veux plus être que….