samedi 30 mai 2015

Envol


 Photo Alexander Belvaev
Ce soir,
J’ai ouvert la porte,
Et je t’ai regardé reprendre ta route,
L’odeur familière de ton parfum,
Flotte encore sur mes vêtements,
La chaleur de ta main,
Nichée il y a peu dans la mienne,
Reste imprimée sur mes doigts,
Le regard embué de cette tristesse qui étreint,
Au début du long et périlleux voyage,
De l'être aimé vers d’autres horizons.
Ce soir,
J’ai ouvert la porte,
Et je reste comme on laisse partir sa chair,
L’esprit tétanisé par la peur,
Les mots s'étranglent dans ma gorge,
Devant cette indicible envie,
De crier à la face du monde,
La détresse d’un cœur à l’agonie,
Déchiré de s’être attaché à toi,
Plus que de raison.
Ce soir,
J’ai ouvert la porte,
Et je te regarde t'éloigner sans te retourner,
Pourtant je veux garder cet espoir,
Que demain, tu reviennes te poser,
Au creux de mon épaule.
Alors, les larmes qui couleront,
Seront celles de ces folles étoiles ,
Dans nos yeux retrouvées,
Espoir d'un bonheur, 
Toujours plus intense...
…. Amour toujours !

vendredi 1 mai 2015

Solitude


Solitude du soir,
Seule au milieu du lit ,
Elle cherche un regard,
Pour lui dire qu’elle est belle.
Mais elle ne voit que le sien,
Dans la grande glace de l'armoire.
Elle espère une main sur sa peau
Pour réchauffer son âme,
Mais il n'y a que la sienne,
Sur ce corps qui s'offre à la caresse
Photo Gildam3

Ce soir, comme trop souvent,
La couche est  froide.
Désespérément vide d'humanité,
Quand elle espère,
Les mots à son oreille,
La chaleur enveloppante de bras puissants,
La dureté d'une peau mâle,
Contre sa chair laiteuse,
Un désir à dresser,
Dans la pomme de sa main,
Le regard de affamé,
De l'animal prêt à la dévorer.
Le gout de ces lèvres sur la langue,
La passion qui emporte,
Dans un corps à corps délicieux.

Oui ce soir,
Comme bien d'autres soirs,
Elle voudrait s’abandonner en confiance,
Aux délices de l’emprise,
A ces possessions viriles
Qui laissent leurs empreintes sur la peau,
A l’indécence du désir,
Qui coule entre ses cuisses,
A la douleur incandescente de doigts,
Qui pincent la pointe de ses seins,
Aux brasiers de la jouissance,
Martelée sur son bassin,
Possédée par un sexe turgescent,
Qui la chavire dans un océan de bonheur.
Au goût de stupre acidulé,
Qui coule encore chaud,
Au fond de sa gorge.

Hélas, ce soir encore,
Elle glisse sa main entre ses cuisses,
Et se caresse doucement,
En imaginant la main d’un autre.
Jouissance solitaire,
Ersatz qui peine à apaiser le manque
D'une absence qui prend à la gorge,
Triste à en perdre l’espoir,
Seule dans l’obscurité,
Femelle sans son mâle,
Elle pleure de rage,
Son mal d'amour...
….Solitaire!